• République démocratique du Congo

Aperçu de la filière industrielle forêt-bois en République démocratique du Congo

15

entreprises forestières
en activité en 2019

173.384

m3 exploités en 2018 par les entreprises forestières

Acteurs de la chaîne d'approvisionnement

Les opérateurs présents en RDC sont très peu nombreux, seuls deux groupes d'entreprises réalisent des productions supérieures à 10 000 m3/an. En 2019, le secteur industriel de bois était composé de vingt-cinq entreprises dont une quinzaine en activité. Actuellement, les plus importantes en termes de superficie forestière : SODEFOR, MANIEMA UNION, BOOMING GREEN, FORABOLA, CFT, IFCO et ETABLISSEMENT LOLA KITENGE.

Les entreprises de RDC sont totalement intégrées, elles transforment toutes elles-mêmes une partie de leurs grumes qui ne sont pas exportées et il n'existe pas d'échanges commerciaux de grumes entre opérateurs industriels à l'intérieur du pays.

La plupart des entreprises forestières (près de 95% de la surface administrative) sont à capitaux étrangers.

Production et transformation

Principales espèces exploitées

Une vingtaine d’essences sur 91 espèces forestières à valeur commerciale sont exploitées et représentent 98% de la production des 4 dernières années, dont 40% de la production concentrée sur 3 essences (wenge, Afrormosia et Sapelli) et environ 80% de la production sur une dizaine d’essences:

  • Afromosia (Pericopsis elata)
  • Wenge (Millettia laurentii)
  • Tali (Erythrophleum suaveolens)
  • Khaya (Khaya grandifoliola)
  • Sipo (Entandrophragma utile)
  • Tola (Prioria balsamifera)
  • Tiama (Entandrophragma angolense)
  • Padouk (Pterocarpus soyauxi)
  • Iroko (Milicia excelsa)
  • Kosipo (Entandrophragma candollei)
  • Boss éclair (Guarea cedrata).

Le pays a subi des décennies de tyrannie, suivies d'une guerre civile qui a coûté la vie à de nombreuses personnes. Le chaos des décennies Mobutu et le manque d’investissements dans les infrastructures ont fait que jusqu’à présent, relativement peu de forêts de la RDC ont été exploitées industriellement (Fern, 2006).

Les principales zones d'exploitation forestière sont Mai-Ndombe, Equateur, Mongala et Tshopo, généralement proches du fleuve Congo et de ses plus grands affluents.

En RDC, la production de bois formel n’a jamais dépassé les 400 000 m3 de bois rond ou grume durant les 10 dernières années. La production industrielle de bois d’œuvre en RDC est soumise à un régime déclaratif par trimestre auprès des services étatiques compétents. En 2016, les quatre plus gros producteurs (COTREFOR-IFCO / MOTEMA / SODEFOR / FORABOLA) ont prélevé 91% des 206 000 m3 exploités. Le projet d’appui à la gestion durable des forêts (AGEDUFOR) a constitué une base de données sur les productions du secteur forestier industriel. Selon le projet AGEDUFOR (2019), les permis de coupe industrielle du bois d’œuvre délivrés en 2018 aux entreprises permettaient d’exploiter un volume brut estimé à 1 760 347 m3, toutefois la production réelle pour la même année s’élevait à 173 384 m3.

Selon Chatham House (2014), près de 90% de l'exploitation forestière en RDC est informelle, artisanale ou illégale: une exploitation à petite échelle destinée à approvisionner les marchés nationaux et régionaux. On estime que le volume de cette récolte a doublé au cours des six dernières années, en raison de la croissance démographique et des niveaux de revenu.

Selon la législation nationale actuellement en vigueur en RDC (code forestier de 2002), les concessionnaires forestiers sont dans l’obligation de transformer 70% des grumes qu’ils exploitent au sein d’une unité de transformation (scierie, unité de déroulage, etc.). Le pays a très peu de capacité de transformation du bois - il y a 15 scieries autour de Kinshasa, Mai-Ndombe et Kisangani et une usine de contreplaqué à Kinshasa.

Exportation

La Chine et l'Europe sont les principaux marchés d'exportation, la part du marché asiatique est grandissante alors que celle du marché européen est en forte diminution.

 

Export bois RDC

Infrastructure logistique

Le transport maritime vers le port de Matadi depuis l'intérieur du pays nécessite le transfert des grumes acheminées par le fleuve sur une liaison ferroviaire ou routière afin de contourner les chutes Stanley situées sur la rivière en aval de Kinshasa. Le port de Matadi lui-même a une capacité limitée. Un deuxième port, privé, Matadi Gateway Terminal, a été mis en service à Matadi en 2016 et semble plus fonctionnel que le port public. Il est cependant principalement utilisé pour les importations.

Tableau de données

  Quantité produite
(X 1000m3)
Quantité importée
(X 1000m3)
Consommation domestique
(X 1000m3)
Exportations
(X 1000m3)
Grumes 4.612 4 4.552 64
Bois de sciage 150 1 122 28
Placage 5 0 0 5
Contreplaqué 1 3 4 0


ITTO (2019), data 2017